Harmonie Orgue Etel

Ci-dessus photo Jehan ALAIN, frère de Marie-Claire

Marie-Claire ALAIN vient de nous quitter...brillante organiste, grande chef de file des organistes français depuis plusieurs dizaines d'années, connue et respectée dans le monde entier.

La famille comptait quatre frères et soeur....Jehan, Marie-Odile, Olivier, et Marie-Claire, tous quatre "nés dans un tuyau d'orgue", dit-on, car leur père (organiste, facteur d'orgue amateur, spécialiste du "grégorien") avait fabriqué au domicile de St Germain en Laye un instrument d'exception, qui compta obligatoirement à l'éclosion du talent musical de ses enfants ...

> JEHAN ALAIN (1911-1940)

il aurait eu 100 ans le 3 février 2011...mourut au champ d'honneur à Saumur le 20 juin 1940 à l'âge de 29 ans. Il composa 143 pièces en l'espace de dix ans. Pianiste virtuose avant même d'être organiste, ce jeune homme brillait aussi pour ses croquis, ses lettres, tout cela mêlant l'humour pour décrire son environnement personnel et musical. Sa perception de musicien était globale, et il voulut ne pas confiner l'orgue dans un rôle "d'instrument d'église". Outre ses oeuvres pour orgue (les fameuses "litanies"), il composa Trois Dances pour orchestre, une Messe Modale pour septuor....et pour le piano sa jeunesse l'autorisa à des titres qui révèlent son humour : "Mélodie-sandwich", "En dévissant mes chaussettes"! Il affirmait que "partout le burlesque se mêle au tragique. Quand nous avons beaucoup pleuré, il nous faut beaucoup rire!"...

> MARIE CLAIRE ALAIN (1925-2013)

Elle est partie le 26 février 2013, 350 enregistrements, 2500 concerts, trois intégrales de J.S. Bach, des concerts innombrables en France et partout dans le monde. Elle est suppléante de son père des ses 11 ans sur l'orgue de St Germain, elle lui succède en 1971. Elle fut l'élève de Marcel Dupré et Maurice Duruflé. Prix Buxtehude de la ville de Lubeck en 1976, Prix Liszt à Budapest en 1987. Elle a tout joué...Vierne, Messiaen, Langlais...Elle oeuvra à révéler le génie de son frère Jehan : trois versions de ses oeuvres au disque, deux intégrales...Les Américains l'ont appellé: "The first lady of the organ"...

> MARIE ODILE ALAIN

Disparue prématurément à 23 ans dans un accident de montagne, excellente musicienne, soprano.

> OLIVIER ALAIN (1918-1995)

Il fut compositeur, 1er prix du Conservatoire de Paris en 1951. Sa musique commence seulement à être jouée, et sa soeur Marie-Claire l'a fait éditer. Il fut responsable de la mise en place du baccalauréat musique en France. Musicologue avant tout, il se spécialisa notamment dans la connaissance des oeuvres de JS Bach, et on put - grâce à ses travaux - attribuer un manuscrit de Strasbourg comme un supplément des "variations Goldberg".

(cet article du blog HOE doit beaucoup à la revue "Orgues Nouvelles" n° 12 et 18)

J

Ici, nous faisons ausii mention du travail exceptionnel réalisé pour créer, ou redonner vie à ces belles orgues qui s'offrent à notre regard et à notre écoute.

L'orgue de Josselin est un des plus anciens de Bretagne, et d'une esthétique remarquable tant visuelle dans sa simplicité, que par la beauté de ses timbres. Il serait l'orgue à l'origine conçu pour l'Abbaye de Paimpont, en 1674-1677, par Pierre Le Hellocq (ou Helloco), qui est aussi le concepteur d'un orgue à Saumur, ND de Nantilly, lui-même objet d'un relevage programmé en 2013.

En la Basilique ND du Roncier le 28 août 2011, ce fut le concert inaugural de Christophe MANTOUX.

Quelques explications historiques::

- au plan historique: d'abord Josselin: ce n'est pas par hasard que Guëthenoc, vicomte de Porhoët, choisit en l'an 1008 d'édifier en ce lieu, sur un promontoir escarpé, bordant l'Oust, un chateau majestueux. Son fils Josselin poursuit l'oeuvre. Ce lieu stratégique connaitra des développements au cours de l'histoire de la Bretagne et de la France, ainsi qu'un développement économique notable (...)

- au plan religieux, Guéthenoc place son oeuvre et sa Cité naissante autour du chateau sous la protection des moines de Saint Sauveur de Redon. S'en suit en appui de la découverte d'une statue dans un roncier (vers 808), la construction d'une basilique, et le déveoppement du culte de Notre Dame du Roncier...

- pour l'orgue de Josselin, c'est au 17ème s que la Paroisse signe un marché pour sa construction par un facteur qui a oeuvré pour l'orgue de St Pierre de Vannes. Pierre Le Helloco est organiste, il livre l'instrument en 1677. C'est celui que nous contemplons et écoutons!

En 1933 l'orgue de Josselin nécessitait un travail bien normal de remise en état: ( un "relevage"). Le facteur parisien PM Koenig le rétablit ainsi dans son faste premier.

Le même revient de 1941 à 49. On imagine cette période noire...Est-ce là une explication?...Cette fois, l'orgue se trouve dénaturé, et  tombe dans un silence intégral jussu'en 1972.

Il est classé "monument historique en 1973. Cela n'en fait pas un instrument en état de jouer!!...Début des années 80, il est confié aux Ateliers Beuchet-Debierre. Il revient à Josselin en 1986...après des pérépéties dit-on!

Enfin, une restauration à l'identique est assurée par les Ateliers du facteur italien Barthélémy Formentelli.

Un concert d'inauguration le 2 décembre 1990 ponctue deux ans de travaux.

Nous arrivons à 2011, où il était légitime de procéder à nouveau à une révision et nettoyage de ces belles orgues. Il y a de quoi méditer sur la grande 'Histoire, et les petites histoires d'un "grand" orgue... 

Ces quelques lignes pour vous informer de l'antique "orgue"! Ce n'est pas celui qui est en médaillon ci-dessus qui est une création récente de Pascal Quoirin pour la Cathédrale d'Evreux.

On doit à ce grec CTESIBIOS d'avoir inventé, un système d'une ingéniosité rare, utilisant la mécanique des fluides (l'eau d'un cours d'eau), pour produire de l'air qui propulsé dans des tuyaux de bambou produit du son, de différentes hauteurs plus grave ou plus aigü, selon la taille des bambous, et cela a donné ce nom : l'HYDRAULE.

Ainsi, il y a loin en distance de temps et de lieu, entre l'orgue moderne, qui est entré dans nos églises bien tard, par rapport à son invention! De même qu'une fois de plus un instrument que l'on qualifie aujourd'hui aisément "d'instrument religieux" ne l'est que par notre concept d'aujourd'hui, et notre sensibilité mémoriale.

"Pouah! c'est de l'orgue, on se croirait à la messe!"....Qui n'a entendu cela?

Le mot "orgue" vient du latin "organum", les latins lui ont ainsi donné le sens de système mécanique complexe (appareil?!), à tel point que de la même famille nous avons "organe" (comme l'anglais "organ" qui désigne l'orgue), et le verbe "organiser".

C'est vrai que l'orgue d'aujourd'hui est un système complexe qui organise une multitude de mécanismes: sommier, console, tirettes, tuyaux, soufflets, etc....

L'orgue antique avait sa place dans la sphère publique, les festins et banquets, les jeux.

Ce n'est qu'au XIVème siècle que le rite catholique l'accepte (toujours pas en rite orthodoxe), mais surtout pas pendant le culte de la messe! Puis les religieux, qui ont le savoir à cette époque, prennent à leur compte la facture d'orgue, la conception savante de ces instruments. Plus tard il y aura le célèbre facteur Dom Bedos, auteur d'un traité qui fait encore référence et admiration, sur le savoir-faire acquis et développé par lui.

Avant cela, en 826, c'est encore un prêtre Georges de Venise qui construit le premier orgue de facture occidentale (sans système hydraulique), pour Louis Le Débonnaire, fils de Charlemagne.

Vers 950, se construit pour l'Abbaye de Winchester le premier orgue "monumental", en tout cas pour ce temps!

Il y a beaucoup à dire encore, et je préfère vous renvoyer à un site particulièrement riche: http://organ-au-logis.pagesperso-orange.fr/Pages/Historgue.htm

où vous trouverez tous les rensignements complémentaires très détaillés. Merci à son concepteur.