Harmonie Orgue Etel

(Article rédigé en 1993 par Alexandre Ezanno sous l’intitulé « les thoniers de Notre-Dame », cette appellation correspondait à la dénomination de la fanfare ételloise).

Beaucoup d’Etellois ont connu Lucien Girard, se souviennent très bien de lui. Il a laissé son empreinte dans notre Cité.  Il est né le 21 mars 1897 à Paris. Jeune instituteur dans « l’enseignement libre » à Kernascleden , il met sur pied une magnifique chorale. Puis il est nommé à l’Institution St Michel de Priziac, où il s’attache à donner une solide formation musicale aux jeunes de l’Orphelinat.

Pendant son séjour à Kernascleden il fit connaissance de Marie-Anne Cadou, elle-même institutrice dans l’enseignement privé. Le mariage de Lucien Girard et de Marie-Anne Cadou est célébré le 23 août 1923 à Le Saint, petite commune de la Cornouaille morbihannaise. Le jeune couple va s’installer à Paris .

En 1928, c’est le retour en Bretagne, et Lucien G. est nommé instituteur à Saint Anne d’Auray. Il est organiste sur le petit orgue de la Basilique.

Il constitue une fanfare et s’occupe activement de l’harmonie du Petit Séminaire. Beaucoup « d’anciens » de Ste Anne aiment encore à se remémorer les fameuses répétitions, et les belles « sorties »  liées.

Le 25 août 1945, la famille Girard arrive à Etel. Mr Girard y est nommé instituteur, à la demande de du Chanoine Guého, Recteur, ancien Inspecteur de l’Enseignement Diocésain. Aussitôt, il met en place une fanfare, à qui il donne le nom de « Les Thoniers de Notre Dame ».

Cette fanfare est composée d’une trentaine de jeunes de 14 à 22 ans pour le clairon, et d’une trentaine d’enfants de 7 à 13 ans pour les fifres.

A Etel, la fanfare participe aux fêtes profanes, telle que la fête des thoniers, préside aux fêtes religieuses : processions de la Fête-Dieu, l’Assomption du 15 août (« Fête de la Rivière »). Son activité s’étend aussi en dehors de la commune , à de nombreuses kermesses dans la région immédiate, et au-delà.

Dès son arrivée à Etel, Lucien Girard est organiste à l’église, et en plus de la fanfare s’occupe de la chorale paroissiale.

Chaque semaine jusqu’au changement de la Liturgie (Vatican 2 - 1962), il organise une répétition des chants grégoriens pour la messe du dimanche (introït, graduel, offertoire, communion). Ceci tant que sa santé le lui permettra. Il organise des répétitions de la chorale mixte plus étoffée, à l’Ecole de la rue Pasteur, à l’occasion des grandes fêtes. 

Cependant, l’activité de Lucien Girard ne se cantonne pas seulement à Etel, il la déploie au sein de l’Union départementale des Patronages. Il est membre de la Commission de Musique de l’UDM, et fait partie du jury des concours départementaux et régionaux de musique. Son goût pour la musique bretonne l’amène jusqu’au jury des concours du « Bleun-Brug ». *

Pendant une trentaine d’années, il est aussi Secrétaire de la Société Sportive « l’Etelloise », tâche obscure qu’il accomplit avec toute la conscience que l’on sait.

Cette tâche lui vaut la plus haute distinction de la Fédération des Patronages de France : médaille de vermeil. Elle lui est remise par l’Abbé Pierre Raoult, Directeur de l’UDM et des Patronages du Morbihan, le dimanche 13 juin 1966 au restaurant « la belle frégate », avant le repas qui réunit joueurs, dirigeants, et ami de « l’Etelloise ». Cette récompense hautement méritée, aurait pu lui être remise dans un cadre plus vaste, celui du Concours Régional de Gymnastique et de Musique de Ploërmel.  Il a préféré la recevoir dans la simplicité au milieu de ses amis de « l’Etelloise »…

Lucien Girard nous a quittés le 31 août 1978. Merci Monsieur Girard pour tout ce que vous avez entrepris à Etel. Ne laissons pas s’éteindre les mémoires !

Alexandre Ezanno

*Bleun Brug : littéralement  « fleur de bruyère », il s’agit d’une association créée en 1905 par l’Abbé Perrot, dans le but de maintenir les traditions bretonnes et l’usage de la langue, et d’un concours musical réputé pendant une cinquantaine d’années. La fleur de bruyère fut choisie pour illustrer la ténacité bretonne.

"Harmonie Orgue Etel" est redevable à ce talentueux jeune organiste d'avoir inauguré l'harmonium Debain d'Etel le 13 novembre 2010. Après avoir joué des pièces de César FRANCK, il accompagna l'oeuvre du même compositeur "Les 7 Paroles du Christ", avec le Choeur des 4 Vents de Riantec, dirigé par Annie Guillas. Une église comble écouta "sans voix" (selon le terme d'un journaliste), ces interprétations de haut niveau.

Très tôt attiré par l’orgue, Mickaël Gaborieau - né en 1974 - a reçu l’enseignement de Jean-Louis Gil et de François Espinasse au Conservatoire National de Région d’Angers où lui ont été décernés une médaille d’or (1993) et un prix de perfectionnement (1994).

La même année, il est reçu au Centre d’Études Supérieures de Musique et de Danse (C.E.S.M.D.) de Toulouse où il travaille avec Michel Bouvard et Jan Willem Jansen. Cette structure d’enseignement supérieur est l’occasion pour lui d’étudier les répertoires spécifiques en adéquation avec les instruments riches et variés dont disposent la ville rose et la région toulousaine. De plus, des « Rencontres de Maîtres » lui permettent de prendre conseil auprès d’éminents spécialistes, français et étrangers, de chaque répertoire. À l’issue de trois années d’études, le Premier Prix du C.E.S.M.D. lui est attribué en 1997. En 1998, il obtient le Diplôme d’État de Professeur d’orgue. De 1998 à 2000, il collabore à la programmation du festival international Toulouse-les-Orgues auprès des directeurs artistiques Michel Bouvard et Jan Willem Jansen. En 2001, il fait un séjour en Allemagne (à Lübeck) pour découvrir les orgues de l’Allemagne du Nord et approfondir le répertoire qui s’y rapporte.

Concertiste, Mickaël Gaborieau a pu se produire aussi bien en France qu’à l’étranger (Luxembourg, Italie, Allemagne) sur des orgues très variés et dans des répertoires allant du XVIe au XXe siècles. Mickaël Gaborieau est co-organiste du grand orgue de la basilique Saint-Sernin de Toulouse, chef-d’œuvre d’Aristide Cavaillé-Coll.

Il est désormais professeur à l'Académie d'Art Sacré de Ste Anne d'Auray, lieu à partir duquel il prodigue des conseils avisés dans le suivi et la restauration d'orgues en Morbihan.