La dynastie Cavaillé-Coll

Quelques lignes encore sur cette famille, qui remonte au 18ème siècle. (ici en médaillon buffet de Rennes)

Jean-Pierre Cavaillé est le grand-père paternel d'Aristide, célébrissime génie en matière d'innovation sur la conception des orgues. Le berceau de la famille est Gaillac en Albigeois, dans le Tarn. La grand-mère d'Aristide Francesca Maria Coll était originaire de Barcelone (patronyme ajouté à Cavaillé - Coll).

La famille comporta plusieurs facteurs comme souvent travaillant ensemble au gré des chantiers acquis en France comme en Espagne. Aristide nait à Montpellier, et la famille se fixe à Toulouse en 1827.

Aristide dès ses 18 ans achève seul la construction d'un orgue à Lerida (Espagne), et s'essaye à ses premières innovations.A Toulouse, il fait des études, enseignement laïc en cours du soir, de mathématique et physique. Il met au point un instrument le poïkilorgue, qui étonna Rossini à Toulouse.

Dès 1833 Aristide va à Paris fort de solides recommandations, et il a pour mission de répondre à un appel d'offres pour l'orgue de St Denis.Le Ministre Thiers est ami du Préfet de Haute Garonne, et avisé des talents d'Aristide, retient son projet. Il est dit que "le réseau maçonnique de son père et de certains de ses professeurs n'y était pas pour rien".

Qu'importe, ses talents et la consistance de son projet, très innovant, rédigé tout seul dans une chambre d'hôtel en trois jours, font que l'orgue de St Denis apporte pour l'époque une conception novatrice. C'est un orgue symphonique pour la musique qui se doit d'épouser la période du "romantisme".

Dès lors, toute la famille monte à Paris, et l'entreprise est constituée en société "Cavaillé-Coll Père et Fils". Aristide est décoré de la légion d'honneur dès 1849, officier en 1878 au moment où il construit l'orgue du Trocadéro.

Entretemps il succède à son père dès 1850, évinçant parfois des membres de sa famille, jusqu'à son fils Gabriel quand celui-ci rêve d'introduire l'électricité dans leurs ouvrages. Pourtant, Aristide continue toute sa vie de bénéficier de soutiens importants de différentes autorités tant d'Eglise que d'Etat. Il est entouré de compagnons talentueux qui acceptent sa forte autorité.

Il est vrai qu'Aristide sait convaincre par ses qualités démontrées de scientifique.: découvertes acoustiques sur les tuyaux d'orgue, détermination du diapason, expertises pour la constructions de salles de concerts en Europe. Il est l'ami et le soutien de tous les grands musiciens de son temps, et est en lien avec des savants. Il participe à l'élan à partir de 1850 pour la reconnaissance de la musique de Bach. Son entreprise se développe jusqu'à employer une cinquantaine de salariés.

Les dernières années sont difficiles au plan économique, et il n'est pas payé toujours ni de ses efforts dépassant parfois les budgets initiaux, alors que l'Etat ou l'Eglise sont aussi souvent "mauvais payeurs". Il connait dépôts de bilans, et liquidations judiciaires.

En 1898, il cède son entreprise à Charles Mutin, compagnon qui l'avait rejoint tôt à Caen.

JY Gouiffès Président Harmonie Orgue Etel

(article rédigé grâce à la revue Orgues Nouvelles)