Harmonie Orgue Etel

Des « relations » ou « évènements » récents m’ont  surpris... En deux mois de temps, je viens d’être marqué - au titre d’une fonction musicale d'organiste -, par deux types de comportements que je ne saurais qualifier autrement que « d’extrémiste » au sens étymologiste (pratique des extrêmes)

Ø  Côté Eglise (un E majuscule), il a été pensé et reproché que l’ouverture de l’église (petit « e » église-édifice) désormais élargie à des concerts, auditions, mais aussi l’expérience de l’église ouverte les mardis du marché à tous auditeurs (grands-mères avec cabas, petits-enfants, poussettes, etc), pouvait comporter un caractère « excessif », voire « désacralisateur » pour le lieu. Ces gens entrent pour écouter de la musique, des cantiques bretons, à l’orgue et à la bombarde, au violon… Ils découvrent une église ouverte, un lieu musical sacré…Stupeur, horreur (la chanson du diable !)

Ø  Côté Laïcs musiciens, on estime possible de s’accaparer un lieu (l’église) un peu à la sauvage (euphémisme !), car c’est bientôt la « fête de la musique » ! Donc, on a des droits et des passe-droits à exercer sur le lieu, sans autre démarche que de passer par la Mairie.. Pour ces gens-là, le Recteur, l’organiste, un groupe de musiciens préalablement annoncé, cela ne compte pas… C’est la fête de la musique, j’investis le lieu, je n’ai rien à demander, même pas au Curé. Pensez donc, l’église (l’édifice) c’est à la Mairie. Je passe par un représentant de la Mairie.  Cette méconnaissance du droit "laïc" est sidérant! 

Alors il est bon de clarifier : la loi du 9 décembre 1905 (séparation de l’Eglise et de l’Etat) a cent sept ans ! Quand même ! Tous les édifices religieux en France antérieurs à 1905 appartiennent à l’Etat qui a en charge leur entretien (notion de propriété). Les églises restent pour autant dédiées au culte (of course !) : la loi parle « d’affectataire » (les prêtres). Propriétaire et locataire, pour simplifier. (C’est ainsi que l’harmonium d’Etel acquis vers 1880 relève lui aussi du patrimoine, et non d’une propriété privée.)

L’affectataire religieux y exerce le culte, la liturgie, et il a droit de regard et plus encore autorise (ou non) les concerts. Entrez-vous chez un habitant d’un lieu, « locataire », pour faire de la musique à votre guise, selon votre bon désir ? Non ! Il y a à prévenir, demander, et indiquer son programme, à savoir que la musique et son programme se doivent d’être en respect avec le lieu ! Normal, non ?

Alors bien sûr, les comportements du type « Moi je demande c’est tout (au Maire), il suffit de me dire si c’est oui ou si c’est non ! L’église est à tout le monde ! », C’est quand même un peu puéril ! Ce n’est pas cela la pratique de la laïcité, laquelle est aussi un code de bonne conduite et de courtoisie. Et ceci dans les deux sens. C’est parce que l’Eglise a versé pendant un temps dans le « cléricalisme », que les anti-cléricaux se sont dressés sur leurs ergots.

Jean Jaurès a dit de la loi du 9 décembre 1905 : « C’est une loi juste et sage ! ». Une loi en 44 articles où Aristide Briand a joué un grand rôle, un acte de pacification, pierre angulaire du modèle laïc français. C’est dans le respect des autres (et de soi même) que se situe le juste équilibre, le bon « modus vivendi ». Relisez s’il vous plait cette loi fondamentale de notre République ! Respectons les lois ! Respectons-nous, c’est ce à quoi elle nous engage… Mais plus fondamentalement, si la musique en église n’est pas encore en certains lieux en état de pacifier, de réconcilier, de fraterniser, de spiritualiser, c’est que les bons principes de la loi de 1905 sont toujours bafoués, par méconnaissance, inculture, par incivilité, par acte d’irrespect.

JY Gouiffès, 8.6.2012

Ci-dessous vue d'Etel photo Alain Desvergnes, vice-président de HOE

Je suis bougrement interpellé ces temps derniers par maintes déclarations ou réflexions...ou attitudes!

Les gens confondent tout, comme si d'une façon évidente les concerts devraient être gratuits, ou tout au plus à dix euros, comme dans les "prix-uniques" ou on vend de tout: des babioles à deux euros. C'est suffisant quand les concerts sont "à participation libre", ou à quelques euros (5 €!), pour un concert, et cela quelque soit ce qui est présenté, quelque soit qui paye et qui finance, quelque soit le temps et le travail passé par les artistes...

Si c'est gratuit, on entre et on sort, surtout avant la fin, pour éviter les corbeilles...et que trouve-t-on dans les corbeilles, des vingt centimes, quand ce n'est pas parfois un bouton comme ceux en réparation éventuelle d'un bouton décousu!

L'Orchestre Paul KUENTZ : vingt musiciens professionnels de "top niveau", un Chef qui a montré son talent en France, en Europe, en Amérique et au Japon. Quand on présente cela à la porte de chez soi, sans avoir besoin de prendre sa voiture, ou si peu, en total confort, sécurité, convivialité..."Oui mais 20 € c'est trop cher!", vous dit-on!

C'est 6 € le paquet de cigarettes, 20 € un livre, 60 € le plein d'essence, 40 € par mois le téléphone mobile, etc....

Alors, s'il vous plait, ne dites rien, ne demandez rien à un musicien, ne venez pas si vous n'avez pas envie!

La culture doit-elle et peut-elle être gratuite? Si oui, financée comment et par qui ?.

Même les musiciens amateurs qui se produisent "gratuitement" ont leurs frais, leur essence, le coût de leurs partitions, de leur instrument de musique, le prix de leurs heures de travail, pour venir vous présenter de la musique, Mesdames et Messieurs!!!

Le "pompon" je viens de le vivre récemment, on vient me chercher pour accompagner un mariage, je ne connais pas les gens, ils m'ont entendu jouer, et ils souhaitent que j'accompagne leur cérémonie. Je réponds que je ne fais pas ça, comme un bedot ou un sacristain, que je suis Président d'une association musicale. Trois heures de travail après, et nous ayant entendu sur un forfait au bénéfice de l'association, l'on me jette 20 € dans une enveloppe que je croyais contenir la somme convenue! Pas un merci, une fuite totale des "jeunes mariés" qui viennent de promettre devant tous tant de belle choses, un total déni...

Oui je sais, les musiciens ont pendant de longs siècles été considérés au rang des domestiques, je croyais ce temps révolu.

Faut-il désormais que l'organiste fasse signer et payer sa prestation avant la cérémonie?

Quel est le prix tout simplement d'une juste politesse et considération à l'égard de tous ceux qui offrent leur temps et leur savoir musical pour vous réjouir?