Je souhaite en quelques lignes préciser ici quelques points...
Je reviens ce matin d'Auray où l'église St Gildas est ouverte et d'accès complètement libre à tous, alors qu'un important marché se déroule à l'extérieur, tous les lundis matin...et que des musiciens sont en audition.
Ce matin rien moins que trois Concertos pour orgue et orchestre de HAENDEl; avec au clavier Michel JEZO, titulaire à la Cathédrale de Vannes, et l'orchestre de chambre Paul KUENTZ. Du bien bel ouvrage, et une église comble.
A ETEL, nous avons fait de même et pour la deuxième année nous faisons écouter du répertoire breton bombarde et orgue, voire même des chanteurs se produisent. L'église s'emplit et se désemplit selon l'intérêt porté par les passants (avec leurs cabas, avec de jeunes enfants, et avec des poussettes).
Et il me vient aux oreilles : "Oui! MAIS! Désormais l'église est ouverte à tous vents"!!!
S'agit-il du vent de l'harmonium, du vent de la bombarde (hautbois ancien). Ou du vent extérieur si présent parfois à Etel, qui provoquerait quelque courant d'air mauvais?
Il me revient en mémoire un très bel article produit sous l'égide de l'épiscopat belge, en des termes qui prônent ou argumentent délibérément une liberté d'esprit et de coeur.
- en faveur de l'écoute libre des instruments de musique en place dans les églises(d'une part), le plus souvent possible, même et surtout en sus de l'aspect liturgique,
- en faveur de l'ouverture des églises pour qu'elles soient visitées, et j'ose ajouter honorées par de la musique de qualité, que leurs aspects culturels soient connus et mis en connaissance du public le plus large,
- dès lors toutes les initiatives locales, l'émergence d'associations.du type "amis des orgues", etc, doivent bien sûr fonctionner en synergie, tant avec les édiles municipaux, que bien entendu en lien avec les responsables paroissiaux.
De la même façon, il serait bon, judicieux, et honorable, que tous les laïcs -au sens de la laïcité comme éthique française noble, et en dehors de tout aspect de foi religieuse ou autre (si tel est leur cas parfois) -, puissent acquérir et témoigner eux aussi d'une culture et d'une ouverture d'esprit, pour que l'église (l'édifice) soit pleinement honoré et respecté, comme un espace "sacré" de valeur universelle.
Nous sommes dans une période où notamment en Bretagne, en Morbihan, une culture vivante et en particulier musicale a besoin des églises pour s'exprimer et ravir les mélomanes.
Ce n'est pas le moment ni pour les paroissiens de régresser pour laisser entendre que "c'est trop"!
Ce n'est pas le moment pour les laïcs d'une quelconque "reprise" de ce lieu, sans égard ni responsabilité!
C'est le moment pour que tous se retrouvent dans un projet global de valorisation esthétique et éthique, avec comme point de rencontre un "centre d'union" des talents.
JY Gouiffès